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La culpabilité alimentaire et le temps des fêtes

Article paru originalement sur le magazine végé LaFraiche

Chaque mois, je réponds à une question du public. Vous souhaitez avoir réponse à VOTRE question : écrivez-moi sur instagram @lespiedsdanslesplats_

Question du mois 

«Dans le temps des fêtes, est-ce que c’est ok de mettre de côté mes bonnes habitudes alimentaires? J’aimerais profiter des repas et je ne veux pas me sentir coupable.»

Réponse 

L’arrivée du temps des fêtes est certainement le moment de l’année où les gens ressentent le plus d’anxiété et de stress par rapport à l’alimentation, le poids, les habitudes alimentaires, etc. Je peux comprendre, c’est un moment d’effervescence, d’abondance et de nouveautés. 

Pour commencer, le sentiment de culpabilité ne devrait pas être ressenti lorsqu’on mange. Celui-ci décrit le fait d’être coupable, d’avoir commis une faute ou un acte condamnable. L’alimentation n’a pas de règles, alors en mangeant, on ne peut pas commettre de faute et encore moins d’acte répréhensible. La culpabilité qu’on ressent provient généralement du fait qu’on a transgressé des règles que nous nous sommes imposées et peut grandement affecter notre estime. On se sent “poche”, nul, incapable ou impuissant face à l’alimentation et on croit qu’on ne pourra pas changer. Par contre, ces règles ce ne sont personne d’autre que nous qui avons décidé de nous les imposer. Encore une fois : l’alimentation n’a pas de règles. On mange selon des recommandations, certes, mais en respectant nos envies, nos besoins, nos préférences, etc. Il est donc important de comprendre, pour commencer, qu’il faut être plus doux envers soi-même et tenter de se corriger et s’apaiser lorsqu’on ressent de la culpabilité.

Ensuite, les habitudes alimentaires peuvent varier, entre autres, selon notre style de vie, le temps qu’on a, notre niveau de stress et le moment de l’année. Par contre, ces dernières varient,elles ne sont donc pas mises de côté. Les gens qui expriment le désir de mettre de côté leurs habitudes alimentaires le font généralement parce qu’ils essaient de manger parfaitement, qu’ils suivent une diète/régime ou encore quelque chose qui ne les satisfait pas. Une alimentation équilibrée devrait pouvoir être maintenue peut importe le temps de l’année, que ce soit Noël, Pâques, l’hiver, l’été, en voyage, etc. Donc, pendant le temps des fêtes, si on ressent le désir de changer nos habitudes, c’est un indice qui devrait nous mettre la puce à l’oreille que ce qu’on fait le reste de l’année ne nous convient pas. 

Ceci étant dit, existe-t-il des façons pour profiter des fêtes sans avoir à se priver et sans prendre 40 livres ? Oui ! Voici mes quelques trucs qui – on l’aura deviné – sont bons toute l’année.

  1. On essaie de respecter un certain horaire de repas malgré nos vacances Même si notre horaire habituel prend le bord, notre alimentation devrait respecter une certaine routine. Cela nous permet de répondre aux besoins de notre corps tout au long de la journée.
  2. On respecte sa faim/son rassasiement On pense souvent – à tort – qu’en ne mangeant pas de la journée, (puisqu’un gros repas nous attend le soir) on prendra moins de poids. Par contre, ne pas écouter sa faim dans la journée et trop attendre font qu’on a un appétit assez incontrôlable rendu au souper et qu’on risque de manger encore plus que si on avait respecté sa faim initialement. On doit donc aussi respecter son rassasiement et cesser de manger lorsqu’on est satisfait et qu’on est bien dans ses vêtements.
  3. On apprend à dire non Respecter sa faim c’est aussi refuser des aliments si on ne ressent pas de creux. Le but n’est pas de s’empêcher de les manger, mais seulement de les manger lorsqu’on ressent physiquement la faim. On peut donc apporter des plats avec nous en visite et repartir avec des restes de nos mets favoris ou des aliments qu’on n’a pas pu goûter. 
  4. On se sert une portion Plusieurs familles dans le temps des fêtes font des repas avec tellement de nourriture que c’est parfois étourdissant. Plutôt que de piger dans le bol de chips, la table de desserts ou les crudités, il serait plus judicieux de se servir une seule portion. On est donc capable de voir plus facilement ce qu’on a consommé et une fois cette portion terminée, on pourra déterminer si on se ressert une assiette ou non. Sans portions, on perd totalement de vu ce qu’on a consommé et ça peut finir par être beaucoup. 
  5. On essaie de respecter l’assiette équilibrée  Peu importe l’événement, on essaie toujours d’avoir une assiette équilibrée qui comprend une moitié de légumes, un quart de protéines et un quart de produits céréaliers. La façon dont les légumes, protéines et produits céréaliers sont apprêtés n’est pas importante, mais la proportion oui! En optant pour l’assiette équilibrée, on donne à notre corps ce qu’il a besoin, on se sent rassasié et on profite quand même des aliments-plaisirs du temps des fêtes.

Enfin, le temps des fêtes (bien que très spécial) reste un moment de l’année comme un autre. On peut certainement en profiter, mais il faut quand même rester conscient de ce qu’on fait, surtout au niveau de notre alimentation. Ce temps permet aussi de réaliser si ce qu’on fait avec notre alimentation peut être maintenu à long terme ou non. En effet, une alimentation équilibrée pourra être conservée peu importe le moment de l’année alors qu’un régime (qu’il soit conscient ou non) sera mis à part selon notre convenance. Si malgré mes bons trucs vous ressentez de la difficulté à respecter certaines habitudes alimentaires équilibrée – ne vous en faites pas : vous vous reprendrez au prochain repas (ou l’autre d’après!)

Marjolaine Cadieux, Dt.P, M.Sc

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